L'intérêt de l'ostéopathie dans la prise en charge des déformations crâniennes positionnelles
Les déformations crâniennes positionnelles, notamment la plagiocéphalie (aplatissement d’un côté du crâne) appelées couramment tête plate, sont devenues plus fréquentes depuis la recommandation du couchage sur le dos pour prévenir la mort subite du nourrisson en 1992. Bien que souvent bénignes et sans conséquence neurologique grave, ces déformations peuvent inquiéter les parents et entraîner un suivi pluridisciplinaire. Cependant, des problèmes de succion, de coliques ou bien même de reflux gastro œsophagienne ( RGO ) peuvent survenir par la suite.Dans ce contexte, l’ostéopathie s’impose comme une approche complémentaire pertinente pour améliorer la mobilité crânienne et favoriser une croissance harmonieuse du crâne.
Comprendre les déformations crâniennes positionnelles
Les déformations crâniennes positionnelles apparaissent généralement au cours des premiers mois de vie, lorsque les os du crâne sont encore malléables et que les muscles du cou sont encore faibles. Elles résultent d'une pression prolongée sur une même zone du crâne, souvent en raison d’une position préférentielle ou d’un torticolis congénital. Si le diagnostic est posé tôt, il est possible d’intervenir efficacement grâce à des conseils de positionnement ( comme des la fiche éditée par la SEROPP ( société européenne de recherche en ostéopathie périnatale et pédiatrique ) et de techniques douces, un repositionnement actif et, un accompagnement ostéopathique.
Le rôle de l’ostéopathie
L’ostéopathe intervient en complément du pédiatre et d’autres professionnels de santé. À l’aide de techniques manuelles non invasives, il évalue et corrige les restrictions de mobilité au niveau du crâne, du rachis cervical, et du bassin, qui peuvent influencer la posture et les appuis du nourrisson. Ces manipulations visent à :
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Améliorer la mobilité des sutures crâniennes,
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Libérer les tensions musculaires et fasciales contribuant à une posture asymétrique,
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Stimuler une meilleure symétrie du développement crânien,
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Accompagner la mise en place de recommandations posturales.
Un accompagnement précoce et global
Plus l’intervention ostéopathique est précoce, plus les résultats sont probants. Idéalement, une première évaluation peut avoir lieu dès les premières semaines de vie, surtout en cas de naissance difficile (utilisation de forceps, ventouse, présentation en siège, accouchement prolongé, etc.). L’ostéopathe travaille toujours en étroite collaboration avec les parents, en leur expliquant les gestes à adopter à la maison pour varier les appuis et encourager une motricité équilibrée.
Limites et complémentarité
Il est essentiel de rappeler que l’ostéopathie ne remplace pas un suivi médical. En cas de déformation importante, une prise en charge multidisciplinaire (pédiatre, kinésithérapeute, orthoprothésiste en cas de casque) est nécessaire. Toutefois, de nombreuses études et retours cliniques soulignent l’effet bénéfique de l’ostéopathie dans la réduction des asymétries et l’amélioration du confort des nourrissons.
Conclusion
L’ostéopathie représente une approche douce, globale et respectueuse du développement de l’enfant dans la prise en charge des déformations crâniennes positionnelles. Elle permet, en synergie avec d’autres disciplines, d’optimiser la croissance du crâne tout en apportant un soulagement aux tensions qui peuvent gêner la motricité et le confort du nourrisson. En intervenant tôt, l’ostéopathe peut jouer un rôle clé dans la prévention d’éventuelles séquelles posturales et esthétiques à long terme.